À l'heure du changement climatique, est-il possible de croire qu'il existe, déjà, une méthode capable de favoriser l'abondance des ressources naturelles ? Selon l'agriculteur suisse qui vit au Brésil depuis 30 ans, ce n'est pas une question de croyance, il est possible de prouver l'efficacité de l'agriculture syntropique ou de l'agroforesterie qui peuvent unir production alimentaire et préservation de l'environnement. Cette planète donne les conditions pour créer des ressources et pas seulement les exploiter, enseigne dans un extrait du documentaire. Dans ce terrain tout donne sur son travail.
A. Qu'est-ce que l'agroforesterie ?
Les techniques et principes développés s'inspirent de l'observation des processus de la nature et de la coopération entre les espèces. La méthode enseigne comment planter différents types d'aliments, dans une zone forestière sans la déboiser, au contraire, s'ils n'existent pas, il est nécessaire de planter des arbres indigènes, car une ressource fondamentale dans la gestion de l'agroforesterie est la taille, qui doit être effectuée constamment. En plus de renforcer les plantes qui poussent, il est chargé d'offrir de la matière organique pour enrichir le sol et protéger la terre des intempéries.
B. L'agriculteur et la zone de cacao
Lorsqu'il est arrivé au Brésil au milieu des années 80, l'agriculteur a acheté une ferme dans le sud de Bahia avec environ 500 hectares de terres considérées comme improductives. Petit à petit, en appliquant des techniques d'agroforesterie, cet agriculteur est parvenu à régénérer la flore de la forêt atlantique, à attirer les animaux typiques de la région et à faire resurgir une quinzaine de sources. Tout cela combiné à la production de cacao, de bananes et de nombreux autres aliments. Actuellement, une partie de sa propriété est considérée comme une zone de réserve environnementale. Lors de ses voyages dans le pays, cet agriculteur a donnée des cours aux agriculteurs, aux étudiants et aux personnes intéressées, et grâce à cette transmission orale des connaissances, d'autres expériences réussies commencent à porter leurs fruits, au Brésil. En plus de restaurer les sols, l'agroforesterie redonne de l'optimisme, car elle indique une voie à suivre, déclarent deux agriculteurs qui ont créé un projet pour enregistrer les travaux.
C. Agriculture familiale
Dans la municipalité de Bar de Turvo, à l'extrême sud de l'État de Sao Paulo, des familles d'agriculteurs ont pu augmenter leurs revenus grâce à la pratique de l'agroforesterie tout en conservant environ 750 hectares de forêt atlantique. La transformation a commencé il y a 20 ans, lorsque deux familles ont suivi un cours avec un agriculteur. Deux ans plus tard, il y avait, déjà, trente familles pratiquant l'agroforesterie et vendant leurs produits. Jusqu'à ce que la coopérative soit formalisée. Elle a reçu le nom de Cooperafloresta et fonctionne encore aujourd'hui. Selon le site web de la coopérative, avant l'agroforesterie, les familles survivaient avec un revenu qui ne dépassait pas 2 salaires minimums par an, obtenu par la production de haricots cultivés sur des terres présentant un processus marqué de dégradation et vendus sur des marchés éloignés à des coûts élevés. Auparavant, plus de 75 familles associées à Cooperafloresta ont dépassé les 15 salaires minimums en termes de revenus annuels, sans compter les importantes améliorations des revenus pour l'autoconsommation qui ont dépassé les 4 salaires minimums par an, rapporte la coopérative.
D. Diffusion de l'agroforesterie
Après le contact fulgurant et sans cesse renouvelé avec un agriculteur, les journalistes ont décidé de créer l'Agenda Götsch, un projet à but non-lucratif qui produit des vidéos explicatives sur la philosophie et les techniques de l'agroforesterie. La façon dont Ernst voit et comprend la dynamique naturelle est révolutionnaire. Notre intérêt pour l'enregistrement et la diffusion de son travail est né de la perception que l'outil audiovisuel serait très efficace pour communiquer ces idées en montrant leurs résultats pratiques, déclarent les journalistes dans une interview exclusive avec le portail NAMU. Pour eux, l'agroforesterie, en plus de restaurer les sols, redonne de l'optimisme, car elle indique une voie de coexistence harmonieuse avec la nature. Cet agriculteur dit, souvent, qu'en travaillant ensemble avec la forêt, on peut produire tout ce dont on a besoin à partir des royaumes végétal et animal. À la suite de ses travaux, on a constaté que cela est non seulement possible, mais qu'il est probable que cela devienne le nouveau paradigme, car, au lieu d'exploiter les ressources, cette agriculture assure la production d'aujourd'hui, tout en créant les conditions de la production de demain. Selon les journalistes, il n'est pas rare d'atteindre une production de 70 tonnes de nourriture par an sur seulement 1 hectare dans les systèmes agroforestiers. Quelle que soit l'échelle, la logique est celle de l'abondance et non de la pénurie, soulignent-ils. Depuis des années, date de lancement du projet, 10 vidéos ont été publiées, dont la vidéo : Life in Sytropy éditée spécialement pour la COP21. On reçoit de nombreux rapports de personnes qui, après avoir visionné nos vidéos, ont obtenu des qualifications pour travailler dans l'agriculture et d'autres qui ont intégré ces idées dans leurs activités, dans les domaines les plus divers : enseignants, chefs, architectes, écrivains ?
E. Transition
Pour des agriculteurs, si ce n'est par conscience, le passage de l'agriculture conventionnelle à l'agroforesterie se fait peut-être par nécessité, puisqu'elle contribue à la régénération des écosystèmes et peut être encore plus rentable. Les pratiques agricoles qu'on connaît, aujourd'hui, comme conventionnelles dépendent d'un pétrole peu coûteux, ont une faible résilience aux instabilités climatiques et sont fortement dépendantes d'un approvisionnement en eau ininterrompu, sans parler des coûts environnementaux et sociaux qui y sont liés et qui ne sont presque jamais pris en compte, affirment-ils. L'agroforesterie fonctionne et les personnes qui l'ont adoptée sont satisfaites. La volonté publique et privée est le seul ingrédient qui manque pour accélérer ce changement, car les connaissances et les technologies sont déjà là, invitent les journalistes.